Les plus fragiles promis à l’être encore plus

Conférence de presse d’Indecosa CGT 83

 

Augmentation des loyers, des charges, durcissement du traitement d’impayés de loyer, l’association de défense des consommateurs de la CGT tire la sonnette d’alarme.

Alors que les votes pour les élections de délégués des locataires de Toulon Habitat Méditerranée viennent de démarrer, l’Indecosa CGT alerte sur la dégradation de la situation sociale que risquent de subir les résidents de l’office déjà très fragilisés avec les augmentations annoncées des loyers et des charges et une proposition de loi qui viendrait réduire encore leurs droits.

Dans un contexte d’envolée des prix de l’énergie, d’une inflation qui pourrait être galopante, l’augmentation générale de loyers des logements sociaux au 1er janvier 2023 de 3,5 %, n’est pas ce qu’on pourrait appeler une bonne nouvelle. Et ce malgré la communication en trompe-l’œil du gouvernement qui prétend une compensation du fait d’une augmentation des APL du même taux. « Ce qui est faut », répond André Cheinet, le président de l’association. Une évidence étant donné que cela ne porte pas sur les mêmes montants, celui de l’allocation perçue d’une part et le loyer total de l’autre. « C’est donc bien un effort supplémentaire demandé aux locataires qui font partie des publics les plus fragiles », déplore-t-il. Et ce, sans qu’aucune mesure exceptionnelle ne soit envisagée pour aider les locataires de logement social.

Et ce n’est pas fini, révèle le responsable de l’Indecosa CGT, puisque le rapport d’orientation budgétaire de l’office a fait état, en plus, d’une nouvelle augmentation des charges de 18 % en 2023. Ce qui va aggraver encore les situations déjà très difficiles avec un fort risque d’une répercussion sur les impayés de loyer.

Des mesures injustes

« On a déjà été ponctionné de 30 euros mensuels de plus cette année. aujourd’hui on est presque à 200 euros de charge », intervient Zhora Sidi Dris, la tête de liste Indecosa CGT pour les élections des représentants des locataires qui viennent de démarrer.

L’association de défense des consommateurs dénonce également une proposition de loi « absurde et dangereuse » portée par la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, qui sous un intitulé « anti-squat » ne prévoit rien de moins que de changer les règles concernant le traitement des impayés de loyers. Dans le quartier de Berthe où est installé le local de l’association, le sujet est brûlant puisqu’ici des familles ont été expulsées juste avant la trêve hivernale.

« En cas de retard de loyer le texte prévoit la résiliation automatique du bail dès qu’un commandement à payer est infructueux », s’insurge André Cheinet. Et, mieux encore, « cette résiliation n’attendrait plus le délai que le juge peut ordonner pour apurer la dette ». Avec comme conséquence attendue, une hausse des expulsions locatives.

Sans compter, précise Gérard Casolari des incidences de l’accroissement de cette misère sur la santé, les squats, la violence, l’insécurité. « C’est un cercle vicieux », conclut-il.

Thierry Turpin 6 La Marseillaise -18 nov 2022

 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *