La France doit agir vite pour résoudre la crise du logement et des sans-abris, alerte une experte de l’ONU
Déclaration de fin de mission
de Leilani Farha, la Rapporteuse spéciale sur le droit à un logement convenable…
« Quand des gens meurent, c’est là que nous nous inquiétons énormément et c’est ce qui s’est passé en France », s’alarme Leilani Farha. L’experte, qui défend une vision large du « droit au logement », juge contradictoire ce dont elle a été témoin et les ambitions portées par le droit ainsi que les discours politiques français.
Pourtant, la juriste voit un « modèle » avec la loi de 2007, sur le « droit au logement opposable », dite loi Dalo. Le texte permet de réclamer en justice un habitat social, mais regrette que ces procédures mettent régulièrement des années à aboutir alors que le texte fixe un délai de six mois.
Leilani Farha juge également « inacceptable » la situation française en matière de sans-abri, alors que le Collectif « Les Morts dans la rue » a recensé 566 décès en 2018, et 108 depuis le début de l’année. La rapporteuse spéciale des Nations Unies recommande ainsi la mise en place de solutions durables qui aillent au-delà de l’hébergement d’urgence.
De son côté, le gouvernement met en avant sa politique du « logement d’abord ». Présenté en septembre 2017, ce plan quinquennal (2018-2022), qui s’appuie sur le logement social et les pensions de familles, aurait aidé à accompagner « 70 000 personnes à la rue ou en centre d’hébergement vers un logement social ou adapté », selon le gouvernement.
« Je pense que le gouvernement est préoccupé par ce sujet », juge Leilani Farha, estimant toutefois cette réponse parcellaire et encore trop récente pour être évaluée.