Bientôt les fêtes de fin d’année et les ripailles …. Sur les tables, les vins effervescents seront souvent présents, dont le plus emblématique, le champagne. En 2018, plus de 147 millions de bouteilles ont été distribuées en France et presque 155 millions à l’export.
Mais comment identifier un vrai champagne ?
Une seule solution : savoir lire son étiquette.
Car les mentions obligatoires délivrent des indications précises sur l’origine du vin et son élaboration.
AOC, RM, RC, NM…
Le champagne répond aux exigences d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) en matière de localisation, de règles de production et d’élaboration. À ce titre, la dénomination « champagne » doit figurer en caractères très apparents et être répétée sur la partie du bouchon de liège insérée dans le col de la bouteille. Depuis 1999, doivent être aussi mentionnés le nom ou la raison social de l’élaborateur, ainsi que la commune du siège social de l’élaborateur. Un numéro d’immatriculation professionnelle, délivré par le Comité Champagne, précédé d’initiales renseignent sur la catégorie professionnelle du fournisseur : « RM » pour récoltant manipulant ; « RC » pour récoltant coopérateur ; ou bien encore « NM » pour négociant manipulant ; etc.
Doux, demi-sec, brut…
La teneur en sucre, ou dosage est aussi l’une des indications obligatoires portées sur l’étiquette. De la quantité ajoutée au breuvage dépend le type de vin obtenu : doux ; demi-sec ; sec ; extra dry ; brut – le plus consommé – extra brut. Enfin, on trouve les mentions « Produit de France », le titre alcoométrique, le volume de bouteille, le numéro de lot, les allergènes éventuels (anhydride sulfureux, sulfites ou dioxyde de soufre…), et le message sanitaire « la consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant… ». Des indications facultatives peuvent encore nous renseigner, comme le millésime, s’il y a lieu, le cépage ou les particularités de cuvée (blanc de blancs, rosé, blancs de noirs, etc.).
Facture obligatoire
Depuis 1960, pour faire circuler des bouteilles de vin en France, viticulteurs et négociants devaient apposer au sommet de celles-ci une capsule – verte pour le champagne – avec une Marianne au centre, attestant qu’ils s’étaient acquittés des taxes sur les boissons alcoolisées, les accises. Cette capsule représentative des droits (CRD) est devenue facultative le 1er juin 2019. Les professionnels ont depuis le choix entre le CRD ou un document simplifié d’accompagnement (DSA). Pour transporter les bouteilles qu’il achète, le consommateur doit, quant à lui pouvoir produire une facture acquittée.
Michèle BERZOZA (Indecosa CGT)
L’AVIS D’INDECOSA CGT
La capsule représentative des droits (CRD) est devenue facultative afin de simplifier les procédures douanières. En effet, la circulation des vins à l’export ne nécessitant pas cette capsule, viticulteurs et négociants exportant leurs bouteilles devaient apposer deux types d’étiquetage. L’arrivée de la traçabilité dématérialisée des produits laisse aussi penser que les conditions sont desserrées. INDECOSA CGT rappelle néanmoins que les fraudes dans le domaine viticole, révélées par la DGCCRF, sont nombreuses. Pour l’association, la diminution des effectifs, et donc des contrôles, n’incite pas à baisser la garde, comme l’induit la suppression de la CRD.
Article paru dans la revue « Ensemble » le journal des syndiqués CGT.