Cet article publié dans une grande revue américaine est bien la preuve que les entreprises pharmaceutiques sont des prédatrices.
La question de la maîtrise publique de la production et du coût des médicaments est d’une grande actualité au regard des conséquences de cette recherche du profit maximum en termes de santé publique, notamment en ce qui concerne les pénuries de médicaments.
La rentabilité des 35 plus grands groupes pharmaceutiques a été comparée à celles d’autres grandes entreprises sans lien avec le domaine de la santé (357 entreprises faisant partie de l’indice Standard and Poor’s500).
L’analyse a concerné les rapports financiers annuels de ces entreprises entre 2000 et 2018. Les indicateurs évalués étaient le chiffre d’affaires, le bénéfice brut, le bénéfice net. Le bénéfice net cumulé des 35 entreprises pharmaceutiques sur cette période était de 1 900 milliards de dollars, contre 9 400 milliards pour les 357 autres grandes entreprises.
Le revenu net médian exprimé en fraction du chiffre d’affaires était de 13,8 % pour les entreprises pharmaceutiques contre 7,7 % pour les autres. Cette différence était atténuée lorsque le poids des dépenses en recherche et développement était pris en compte, car celui-ci était plus élevé pour les entreprises pharmaceutiques.
Les auteurs concluent que les entreprises pharmaceutiques ont une rentabilité forte, ce qui pourrait être pris en compte dans les politiques publiques, notamment dans les discussions des prix des médicaments.
Références : Ledley FD, McCoy SS, Vaughan G, Cleary EG. Profitability of large pharmaceutical companies compared with other large public companies. JAMA 2020;323:834-43. PMID : 32125401.
Publié le 11 mai 2020 par Christophe Prudhommes (Médecin urgentiste au samu 93 – Porte-parole de l’association des médecins urgentistes).