Des cocktails Molotov ont atterri sur les balcons de locataires samedi au cœur de la cité populaire. L’Indecosa CGT alerte population et pouvoirs publics.
« On est passé près de la catastrophe. Les locataires ont le droit de vivre normalement, comme tout le monde. » Gérard Casolari
Des cocktails Molotov ont atterri sur les balcons de locataires samedi au cœur de la cité populaire. L’Indecosa CGT alerte population et pouvoirs publics.
La bêtise humaine est montée d’un cran, voitures ou logettes à poubelles ne suffisent plus aux incendiaires », lance Thierry Billoir, un militant de l’Indecosa dont le balcon a été ce week-end la cible d’un cocktail Molotov.
« Ce camarade est investi sur le terrain parce qu’il habite dans la cité et vit, comme tous les locataires, les mêmes problèmes : l’insécurité, les rats, les coupures d’eau, de chauffage… », commence Gérard Casolari, l’un des responsables de l’association de défense des consommateurs salariés. « Il consacre d’ailleurs une large part de son temps à défendre les locataires, à les organiser pour que le bailleur respecte leurs droits, pour défendre et promouvoir le logement social », poursuit-il, remonté. « Là, c’est le summum ! Heureusement que son fils aîné a entendu l’explosion sinon… C’était une famille de six personnes qui était présente dans l’appartement. C’est scandaleux ! »
Les militants se sont rassemblés ce lundi matin sur le marché de la cité populaire pour, à la fois, faire preuve de solidarité envers Thierry Billoir, informer la population et lui faire connaître les démarches entreprises par l’Indecosa. « Nous sommes là pour leur dire ce qu’on fait pour eux et avec eux… », expliquent-ils.
« On suppose que c’est un règlement de comptes entre bandes, il n’en demeure pas moins que notre représentant est passé à côté d’une catastrophe », reprend Gérard Casolari. Il indique : « Nous avons interpellé par courrier le préfet, la maire de La Seyne et la présidente de l’office HLM Terres du Sud Habitat afin qu’ils prennent les mesures nécessaires pour faire stopper ces violences. Ilest inadmissible que les gens vivent dans des conditions pareilles. »
À ses côtés Jean-Louis Trinel, lance : « C’est un acte criminel. » Et précise que cela fait partie « de tout un ensemble de violences qui montent ». « Nous demandons de meilleurs rapports avec l’office et d’être associé à la gestion », réclame également le militant.
Gérard Casolari nous accompagne ensuite au domicile de Thierry Billoir pour nous faire constater l’incendie volontaire provoqué par ce cocktail Molotov tiré samedi soir vers les 22h15. En explosant l’engin a projeté des flammes, en témoigne la porte noircie par le feu qui donne sur la salle à manger…
« Je suis allé voir les jeunes qui m’ont expliqué que je n’étais pas la cible. Mais que c’était à eux qu’on voulait probablement faire passer un message », confie le locataire choqué. Il cite les propos de l’un d’eux : « Ceux du Messidor [un autre immeuble de la cité, Ndlr] veulent récupérer nos clients, ils se sont trompés de balcon. » C’est donc une nouvelle fois sur fond de trafic de drogue et de règlement de comptes que la violence s’est déchaînée dans ce quartier. L’arrestation et l’incarcération de la bande qui sévissait dans le bloc du militant de l’Indecosa ont semble-t-il aiguisé les appétits de ceux qui n’hésiteront pas à continuer à faire régner la terreur pour s’accaparer le réseau.
Comme avec le lancement de cocktails Molotov à l’aveugle sur le balcon de cette famille de la cité Berthe, nouvelle victime collatérale du trafic.
Thierry Turpin – La Marseillaise – 1er décembre 2020