Sous la pression, la municipalité accepte un moratoire de six mois. Le collectif qui se satisfait de cette première avancée maintient l’appel au rassemblement devant la Maison des services publics de Berthe samedi à 9h pour exiger la pérennité de la structure et le sauvetage des emplois.
On a rencontré mercredi après-midi l’élu Cheikh Mansour désigné par Madame le maire pour discuter avec nous », commence Nasser Halhal (CGT) pour le collectif de défense de la Maison des services publics. « On note une évolution dans la position de la municipalité et collectivement on s’en félicite, c’est une première depuis nos très nombreuses interpellations des institutions », ajoute-t-il.
La première avancée actée est le recul de la fermeture de la Maison des services publics qui était prévue au 30 juin et qui est repoussée au 31 décembre. Ce qui correspond au moratoire de six mois minimum que demandait le collectif. « Sur ce point on a l’impression d’avoir été entendus », pointe le responsable syndical.
Concernant la pérennisation de la structure implantée au cœur du quartier très populaire de Berthe, « la municipalité a également fait part de sa volonté de continuer à travailler avec l’objectif de garder tout le monde ici dans le quartier ». Encore une victoire, parce que, rappelons-le, tout cela avait fortement été remis en question, pour rester dans l’euphémisme.
« En tout cas on va continuer à suivre de très près ce dossier et on reste mobilisés et déterminés jusqu’à ce qu’on arrive à l’obtention des objectifs définis par le collectif, c’est-à-dire le sauvetage de la Maison des services publics dans sa forme actuelle, voire améliorée. Et des emplois. » Nasser Halhal précise que ce sursis de six mois va justement donner le temps de poursuivre le combat et continuer d’interpeller à nouveau toutes les institutions, comme le conseil départemental, l’État, la Caisse d’allocation familiale…
La mobilisation se poursuit
Le rassemblement prévu samedi pour matin à 9h devant la Maison des services publics est donc maintenu. « Cela va nous permettre d’aller remettre tous ensemble les pétitions à Madame le maire qui pourra les utiliser. »
Le collectif appelle d’ailleurs l’ensemble des usagers de La Seyne et d’ailleurs – parce qu’il est bon de rappeler que cette Maison des services publics n’accueille pas que des Seynois – de continuer à signer la pétition en ligne.
« Ce que l’on constate en tout cas, conclut le militant syndical, c’est que la mobilisation et l’unité payent. » « C’est comme ça qu’on peut établir un vrai rapport de force pour soutenir les habitants et les services publics qui sont beaucoup menacés à La Seyne comme partout en France », confirme à ses côtés Brigitte Souverain-Lépine (FI).
Contre le risque de ghettoïsation
« C’est une satisfaction de voir reculer cette décision de fermeture », insiste Zorha Sidi Driss, la présidente du CIL de Berthe, en expliquant le caractère doublement indispensable que revêt la présence de cette structure dans le quartier avec outre la proximité des services publics dont les habitants ont tant besoin mais aussi le fait qu’elle permet également de conserver une ouverture sur l’extérieur, en permettant aux usagers qui viennent des quartiers Sud, de l’Ouest de Toulon ou de Six-Fours, de porter un autre regard sur la cité, moins stigmatisant celui-là.
Et de prévenir : « Si on ferme les services publics on va devenir un vrai ghetto parce qu’au-delà des services qui ne seront plus rendus à la population, car beaucoup n’ont pas les moyens de prendre le bus pour aller à la CAF à Toulon, ça va nous mettre également en danger, en tant qu’habitant on va se retrouver enfermé entre nous. »
Une réalité, explique-t-elle, dont les habitants de la cité Bethe ont bien conscience. Et de conclure : « Ce début de négociation est encourageant mais il reste encore beaucoup de travail ! »
Thierry Turpin – La Marseillaise – 12 mai 2023